Écrivain pas seulement public...
Parce que j'aime écrire, parce que j'aime faire rêver les gens…
Vous trouverez dans ces pages quelques textes, poèmes ou extraits que j'ai écrits... Bonne lecture !
Poème de mars 2025

Le ciel est blanc,
Comme la chantilly sur la banquise, comme la géode en albâtre, l’ivoire soupoudré de sucre glace enneigé de talc ;
Le ciel est blanc de nuages moutonneux à souhait, gambadant dans les prairies de craies.
Le soleil est rouge,
Comme le sang qui goutte, comme le rubis serti dans un chaperon de coquelicots, la coccinelle posée sur le corail du stop tirant la cape du toréador ;
Le soleil est rouge d’infra visibles juste avant la tombée de la nuit, quand les rayons inondent l’horizon grenat.
L’herbe est jaune,
Comme un citron pressé, comme le plus brillant topaze d’or, un poussin ensablé dans le safran d’un tournesol ;
L’herbe est jaune de sècheresse, cassante, suppliant l’eau d’arroser sa terre sulfurée de calcite.
La lune est orange,
Comme un bel agrume mûr, comme une cornaline pâlotte, une carotte accrochée à la lanterne citrouille d’un souci en flammes ;
La lune est orange sous les rayons finissants de l’astre solaire, caressant doucement sa peau brulée aux reflets d’ambres.
La mer est verte,
Comme le green d’un golfe, comme le sapin avant Noël, le jade et l’émeraude mêlés en un lourd feuillage olive ;
La mer est verte d’algues et de remous profonds, des végétaux marins qui brassent leur chlorophylle au vent de malachite.
La montagne est bleue,
Comme le monde vu du ciel, comme l’azur d’un saphir, l’eau profonde scintillant de myosotis aigue-marine ;
La montagne est bleue dans la solitude de l’air épais d’été, des morceaux d’atmosphère lapis-lazuli accrochés en écharpes de bleuets.
La prairie est violette,
Comme le lilas odorant, comme l’améthyste dans un champ de lavande, la glycine tombant dans la mauve écrasée de myrtilles ;
La prairie est violette inondée de fleurs de printemps, ultra colorée d’héliotropes vivaces et de sauges odorantes.
Le monde est beau, coloré de mystères d’énigmes et de saveurs,
Le monde est beau, saturant les sens, fulgurant les esprits, renversant les idées ;
Le monde est beau au naturel.
la nature est belle, surprenante et avenante,
La nature enchante le monde qui chante ;
La nature arc-en-ciel retient mon souffle et m’émerveille
Anne-Flore
11/02/25
Poème de février 2025

Dans tes bras
Je suis moi,
Toi l'homme
Tu me fais femme,
Dans tes yeux
Je me vois mieux.
Par ton sourire :
Défaillir…
Sous tes baisers :
Apaisée.
Tu recouvres de ton ombre
Mes désirs les plus sombres…
Tu voles à mon secours
La nuit comme le jour.
Par tes mots, par tes mains,
Je suis tienne, tu es miens ;
Par nos jours écoulés,
Par nos souvenirs aimés,
Nous sommes un,
Nous sommes tout,
Nous sommes nous,
Nous sommes lien.
Un merci serait vain,
Ce n'est pas par défi,
Ce n'est pas par dédain.
Il n'y a pas de si,
Il n'y a que l'Amour
Il n'y a que toujours
A jamais, infini
Le choix de nos vies…
Tu es pour moi.
Je suis à toi.
C'est ainsi.
Pas d'imprudence,
C’est l’évidence !
Elle plus Lui :
Pas de doute à avoir,
C'est notre belle histoire…
Anne-Flore
Poème de janvier 2025

Que dire à ceux qui ont tout ?
Des bisous !
Que dire à ceux qui n'ont rien ?
Tiens, tiens, tiens..
Janvier est arrivé,
Les fêtes sont passées,
Et nous voilà lancés
Dans une toute nouvelle année...
Tranquille ou à fond de train,
Chacun cherche son chemin,
Plein de bonnes résolutions,
En espérant des solutions...
Janvier nous apportera,
Je l'espère en tout cas,
Des réponses à nos tracas,
Du moins c'est ce que dit mon chat !
Anne-Flore
19/12/2024
Bonne année 2025
Je veux pour ma nouvelle année :
Des trop-pleins de sincérité,
Que chacun en soit inondé,
Qu'aucun n'ose ne pas y plonger !
Je veux pour cette nouvelle année :
La paix, le silence, l'instant retrouvés,
Pas le calme plat mais la simplicité…
Pour mon cœur, mon foyer
Et pour le monde entier !
Je veux pour cette nouvelle année :
Du temps pour moi et pour aimer ;
Du temps pour chacun de se regarder ;
Des temps de joie, d'amour et de bonté.
Je veux pour cette nouvelle année :
Des rencontres fortuites ou invités ;
Des aléas agréables et de la nouveauté ;
Des cadeaux de la vie par milliers !
Enfin pour cette nouvelle année,
Je souhaite bonheur et pleine santé
Aux inconnus, aux gens aimés ;
Soyons, restons tous, des émerveillés
De la vie, de la Terre
Et de tout l'Univers,
Voyons le bon, le beau, le sage,
Acceptons tout, même les nuages…
Anne-Flore
19/12/24

Joyeux Noël !
Ça y est l'heure approche
En chansons et simples croches…
L'heure tranquille est partie,
L'heure de fête met ses habits !
Voilà Noël qui vient, qui brille,
Aux milieux des bougies qui vacillent…
Voilà les amis la famille,
Les victuailles à la vanille,
Les chocolats et les cadeaux,
Dans les salons les plus beaux ;
Le tourbillon des enfants joyeux,
Le silence discret des malheureux…
L'heure où la nuit redevient jour,
Où l'ignorance se transforme en amour,
Où la peur recule devant les étoiles,
Quand notre univers en fond de toile,
Bascule d'hier chagrin, à demain en mieux,
Et que chacun sache, au fond de ses yeux,
Que la fin d'un temps, même heureux,
Précède le début de nouveaux enjeux !
Allons fêter l'espoir !
Allons chanter et boire !
Soyons heureux ce soir !
Anne-Flore
19/12/24

Poème de décembre 2024

Le dernier mois de l’année, le début de l’hiver, c'est la fin de l’automne et les fêtes qui brillent. Les feuilles tombées sont grises et les oiseaux enfuis ou enfouis dans leur nid. Les derniers quelques jours qui séparent notre temps du futur, du renouveau et de la rupture… Le solstice d’hiver où les jours sont si courts que la nuit semble immense, que les étoiles se rapprochent et chuchotent des comptines et des vers. C'est le temps des amis, de la famille, des réunions au coin du feu, des dîners trop chargés, des alcools, des chocolats et des tendres baisers.
C'est aussi pour les solitaires, l’hiver rude, froid et déprimant, le moment où être seul devient dérangeant, même pour les passants… Pas le droit de pleurer, de s’effondrer, de s’isoler : tout doit être parfait pour ne pas effrayer les bonnes gens à la conscience docile et fragile.
Décembre. C'est aussi le mois des finitions, des entreprises à fignoler, des plans à mettre en œuvre avant qu’il ne soit trop tard, avant que l’échéance fatidique ne tombe comme un couperet : le changement d’année… On peut, pour beaucoup, flâner un peu dans son âge ancien du début de l’année ; on essaye aussi de retenir tout ce qu’on n’a pas envie de voir partir avec le dernier soir ; on termine en hâte les maquettes, les factures, les presque finis des mois précédents ; on examine enfin les projets avortés, les reportés, les ajournés, les décalés, les ratés, les oubliés etc.
Pendant que certains sortent patins, écharpe et gants, que les enfants jouent à qui aura quoi, qui sera sage et qui verra le Père Noël, les grands regardent l’année écoulée, avec regret, avec remords ou avec envie d’en changer. Certains heureux seront ravis de ce qu’ils ont accomplis, ceux-là, en général ne s’éternisent pas dans leur passé et préparent déjà l’année qui va arriver. D’autres y voient le souvenir des gens perdus, de ceux partis, pour des toujours ou des peut-être, pour une autre vie ou une autre tempête…
Dans les guirlandes de givre, au milieu des colliers aux perles de pomme de pin, des boules de neiges colorées aux branches des sapins, les larmes coulent chez certains, les sourires s’accrochent aux souvenirs des autres, les anciens Noël défis celui-ci d’être meilleur, sans toutefois garder le goût des enfantins bonheurs… Le gris du ciel nuageux aux tons pluvieux des paysages se pare peu à peu de nuances des blancs laiteux, de palettes vives à paillettes brillant dans les yeux des enfants.
Des lumières pour contrôler la nuit, la tenir à distance en la rendant jolie. Faire du sombre et de l’inconnu un endroit de fêtes et de magie où tous les possibles seraient positifs, où les inadmissibles seraient malvenus. En regardant derrière, l’envie d’aller devant, en revivant les souvenirs pour fabriquer du présent, qu’en est-il du jour même et de l’instant ? Se regrouper, se réchauffer, pour se rassurer, pour se préserver et surtout se rappeler que l’amour et le rire sont les meilleurs remèdes à la vie qui s’étire et nous laisse pensant.
Décembre qui finit l’année accomplie. Décembre qui nous dit que l’année était belle. Décembre et ses regrets, ses remords et ses questions, qui par son requiem nous invite à l’introspection. Décembre avec le froid et le temps peu plaisant nous convie à rester au-dedans, avec d’autres gens. Décembre qui apprécie la nuit et nous la montre belle, qui se cache du soleil sous les nuages qui s’amoncellent. Décembre qui nous lie, nous relie, malgré nous, malgré tout. Décembre, où les hypocrites essaient de s’acheter une conscience, leur renvoie en essence la fragilité de la vie. Décembre où les oubliés égrainent leur chagrin, où les malheureux cherchent leur destin, où les déshérités envient les vitrines froides, où les gens passés nous manquent plus qu’il ne devrait. Décembre qui est là et s’installe pour un mois. Décembre qui célèbre la joie et le renouveau, quand après la plus longue nuit, ses jours s’agrandissent en halos. Décembre qui est la fin, qui termine l’année écoulée, en beauté. Décembre nous rappelle que quelle que soit la fin, l’autre début, c'est demain !
Anne-Flore
Poème de novembre 2024
Petites histoires et Grand Art
De pierres, de verres, de métal et de bois, de goudron aussi et de chair surtout, je suis.
Je suis, nous sommes, je vais ici, je reste, je m’établis entre l'affluent et sa rivière, de rives herbeuses en parcs et jardins d'eau. Mes pieds se reposent au gré du bâti dans l'onde parfois, dans le rocher aussi.
Je monte de marches en passerelles, je descends de pentes abruptes en falaises. Du haut des promontoires, je brille la nuit comme un reflet aux mille étoiles d'où Marie protège de son ombre mes nombreuses portes et ma principale, de Paris.
Des ruelles tordues, longues sinueuses, silencieuses en été, remplies d'étudiants le reste de l'année. Passant d'une maison neuve à l'hôtel Fumé, d'une façade blanche à toutes sortes de clochers. D'églises en musées, d'écoles en palais, je vibre des mille sons humains, des chants des pierres et prières de cimetières.
J'ai vu passer des reines, des monstres, des troubadours. Les artistes et architectes ont façonné mon visage. De notre petite Dame la Grande à l'étonnante Saint Pierre. Saint Jean cache les mystères de nos origines, entre un dôme de l'espace qui révèle ceux du ciel et une ancienne abbaye qui rappelle notre virgule magique dans la courbe des temps. Moderne je le voudrais, mes pieds profondément ancrés dans les terres du passé, je m'appuie sur l'histoire pour m'ouvrir au présent de l'avenir naissant…
Anne-Flore
25/10/2024
À Poitiers

Une tong sur le chemin
Découvrez mon premier roman, publié en ebook sur la plateforme d’Amazon, à seulement 0.90€ : Une tong sur le chemin
Une tong au milieu du chemin ? Que fait-elle là ? Comment est-elle arrivée ici ? Pourquoi est-elle seule et surtout à qui appartenait-elle avant d'échouer au milieu des herbes hautes ? Autant de questions, auxquelles chacun de ces chapitres va essayer de répondre... Est-ce le seul élément visible d'un triangle amoureux ? La tong d'un ado dérivant dans les courants initiatiques de l'apprentissage humain ? Une farce de farfadet peut-être ? Ou le fantôme d'une jeune femme tourmentée ? Qu'il s'agisse de frayeurs de passants inconscients de la faune locale ou de la négligence de voyous à la suite d'un crime crapuleux, venez explorer les possibilités qui vous emmènent bien au-delà du sentier, par-delà le village et sa commune, dans l'inconnu des étoiles ou dans les méandres du temps...
Seuls au centre des histoires, restent immuables la vie de simples gens du terroir, les vagues parfois traîtresses de l'océan, les végétaux de nos régions, les simples pierres de nos maisons.

Poème d'octobre 2024
Un mot ? - Aucun.
Réconfort - Impossible
Condoléances - Vaines
Désolation, Solitude
Immensité : Désertique
Cœur perdu !
Cœur arraché !
Cœur volé !
Cœur inerte…
Un œil ?
Regard lourd,
Regard complice,
Regard en larmes…
De larmes d’œil,
De larmes de cœur,
De larmes ravalées...
Un sourire ?
Des lèvres désolées,
Des lèvres hésitantes,
Des lèvres tremblantes…
Cœur de lèvres - Juste au bord
Un geste ?
Accolade,
Embrassade,
Effondrement !
Soutien…
Présence.
Une présence.
Un œil.
Un sourire.
Un geste.
Un cœur.
Sans mot
Sans les mots…
Un geste - Sans attente
Tendresse sans recherche
Être, Là.
Silence et compassion ;
Silence et adoration ;
Silence et présence ;
Cœur du silence…
Guérison,
Reconstruction,
Bien plus tard,
Bien après…
Après les mots,
Après les silences,
Après les absences.
Cela viendra
Bientôt
Trop tôt…
Un jour…
Avec le temps…
Le temps qui passe ;
Le temps efface
Non les douleurs,
Non les pleurs,
Juste les silences.
Le temps remplace
Les souvenirs
Par le meilleur,
Par la douceur,
Du temps passé
Jamais oublié,
Du temps aimé
Jamais volé…
Le deuil est silence
Pour quelques jours,
L’amour est présence
Dans nos toujours !
Anne-Flore
À tous ceux que mes mots ne peuvent, seuls, réconforter
17/09/2024

Poème de septembre 2024
Lancinante attente
Latence du temps
Entre deux gouttes
Qui s’égoutte ?
Présent sans passé
Sans futur ni allée
Ici sans ailleurs
Je demeure…
Par-delà l’ennui
Par-delà l’oubli
Suspendu hors temps
Reste l’instant
Vide et néant
Du lieu, du temps
Me laisse esseulée
Temporisée
Arrêt sur image
Pause beaucoup trop sage
Infini tête à tête
Me reflète
Entre deux rien du tout
Absence même de trou
Un moment sans valeur
Vole mes heures
Quand la vie reprendra
Cet instant s’envolera
L’ignorance oubliée
Du moment non comblé
En attendant la vie
Les rêves et les envies
Je ne suis rien pour ici
Je suis tout dans l’oubli
Anne-Flore
28/08/2024

Poème d'août 2024

Silence
Dans l’air pesant
La chaleur dense
L’été présent
Les fleurs qui dansent
Respire
L’air si humide
Dégoutte ou pire
En sueur liquide
S’en va mourir
Soit là
Dans la maison
Le cœur du chat
Contrefaçon
S’éveille et bat
Présent
Journée d’été
Au soir tombant
S’est écoulée
Chemin faisant
Torpeur
Des pieds des mains
Cherchant fraîcheur
Et dans le bain
Trouvant bonheur
Distrait
Souhaitant rêver
La plage au frais
Le sable aux pieds
Vagues qui égaient
Dormir
Se reposer
De tout loisir
Sous un pommier
Avec sourire
Garder
Chaleur pour soi
Et partager
Toute la joie
Du farnienté
Anne-Flore
17/07/2024
Histoire de juillet 2024
Œuvre d'art - les nymphéas de Monet
J'observais ce tableau. Pourquoi celui-ci ? Je ne faisais que passer devant cette galerie, en rentrant chez moi. Ma voiture garée. Je passe souvent devant cette galerie. Des tableaux j'en vois régulièrement, certains attirent l'œil, parfois je reconnais une œuvre connue, parfois je découvre des peintures originales, parfois cela me déroute… Mais jamais encore aucune ne m'a attiré comme celle-ci… Je me suis arrêté, j'ai observé vraiment. Ce tableau.
Les couleurs m'ont attiré en premier je pense, et puis cette impression, comme si quelque chose, quelqu'un, m'appelait depuis cet étang dans son cadre. Je n'ai pas pu m'en empêcher : je suis entré dans la galerie pour l'observer sans vitre entre nous, juste moi devant cette toile… Devant l'étang. Il faisait chaud, il faisait bon. Une odeur d'acrylique flottait dans l'air… un rayon de soleil faisait danser doucement des grains de poussières juste à côté de moi. Je n'avais d'yeux que pour cette œuvre, que pour cette eau, je sentais l'atmosphère intime, confidentiel et en même temps confortable qui se créait entre nous deux. Cette connivence.
J'étais absorbé dans ma contemplation, j'avais l'impression que si j'essayais de toucher du doigt la toile peinte, mon doigt ressortirait mouillé. Tout en contemplant tout mon saoule, je baillais, tenant à peine debout après la journée de travail passée à soigner… Je baillais, portant ma main à ma bouche, je me sentis tomber, chavirer, chanceler… et me voilà les pieds dans l'herbe grasse.
Était-ce un rêve ? Tout ici était flou et coloré, la lumière jouant entre les branches des arbres pointait sur des couleurs douces de nénuphars. Mes pieds nus - je ne me rappelais pourtant pas avoir enlevé chaussures et chaussettes- caressés par les herbes gazonneuses de la berge. Mes yeux noyés dans une sorte de brouillard coloré apercevaient les grands arbres autour de la mare, de l'étang, impossible d'en donner une dimension exacte. Seuls les nénuphars roses paraissaient nets… Un arbre en fleur, laissait traîner ses ramures bleutées dans l'eau sur un bord, alors qu'à l'opposé d'autres ronds fleuris tels des framboises se reflétaient à la surface de l'onde. Toute la nature se reflétait à la surface de l'onde. Même moi je n'arrivais pas à savoir ce qui était dans l'eau de ce qui était dans l'air. Les grands arbres d'émeraude formaient une forêt au plus profond de l'étang, juste en-dessous des feuilles de lotus tachetées de soleil. L'air était humide et chaud. Je me sentais bien, comme un été au bord d'un étang découvert au hasard d'une balade en forêt… Je ne savais pas bien si j'étais encore debout ou assis ou allongé dans l'herbe grasse et odorante.
Quel que soit ma position, j'étais juste infiniment calme. Happé par les chants des grenouilles que je devinais entre deux ronds dans l'eau. Une coccinelle semblait-il, bourdonnait en se posant sur un amas saumoné de végétaux fleuris. Les pieds dans l'eau fraîche, la tête sous l'ombre de la forêt profonde, le soleil me réchauffait le dos, et amusait mes yeux embués en leur faisant découvrir, les mille-et-une nuances de verts de dame nature, en m'expliquant les liens évidents qui se tissaient-là, entre l'or des grains de lumière, le noir profond des ébènes, les camaïeux de rose de la dragée au fuchsia… et les nuances saumonées, jusqu'à l'orangé doux qui enchainaient le tout… Le soleil se couchant, une pointe de lumière rouge tombait juste sur le rond d'eau de la grenouille ; un dernier rai frappant une fleur de lotus blanche posée au milieu des branches esquissées du saule pervenche… Mon regard se noya une dernière fois dans l'onde forêt, les odeurs me rappelèrent les nénuphars posés, délicatement comme des mouchoirs de soie sur la toile, mes pieds retrouvèrent leur chaussette, leur chaussure.
Je ne m'étais pas endormi. J'étais toujours dans la galerie. Une odeur de café chaud me sorti de ma torpeur, juste avant une petite voix de femme qui me demandait si tout allait bien… C'est curieux, cette voix me rappelait celle que j'avais entendue venant du tableau, celle qui m'avait fait entrer dans cet univers coloré et chaleureux. Ses yeux étaient aussi profonds et bigarrés que la toile dont je sortais, ses mains, quand elles frôlèrent les miennes pour me donner ma tasse de café, étaient aussi chaudes que l'air de l'étang…
Mon cœur n'est jamais reparti de cette galerie d'art. Un tableau de Monet est accroché au-dessus de notre lit.
Anne-Flore
07/03/2024
Proposition d'écriture : décrire un tableau comme un spectateur, un peintre ou un personnage de l'œuvre.
Proposition acceptée : Plongée dans un extrait des Nymphéas de Monet.

Poème de juin 2024

Apparais, ô toi astre du jour
Raccourcis les jupes sur les faubourgs
Sors les promeneurs dans parcs et bois
Fais de nouveau rayonner ta loi !
Ouvre des fleurs, tous les boutons
Et fais rougir sous tes rayons :
Légumes, joues et fruits de saisons…
Astre lumière, viens, maintenant !
Réchauffe les corps de tous manants,
Embrase les cœurs des amoureux,
Rends-nous enfin, dehors, heureux !
Chasse les trop gros nuages gris,
Envoie valser ailleurs la pluie,
Transforme les larmes en poésies…
Soleil, je t'en supplie : Apparais !
Et reste présent, désormais.
Toi, la promesse de vacances,
Viens inonder notre bell' France
Et même si tes morsures brillantes
Brûlent gazon, et peau stagnante,
Débordant trop de nos attentes,
Ô astre lumière, viens à nous !
Assèche de l'année toute la boue,
Danse dans nos soirées endiablées,
Prépare été et amitiés…
Colore de mille fragrances le monde
Que ta lumière partout inonde,
Magnifiant les arbres et les ondes !
Des parfums pourpres éclatants,
Des sons dorés étincelants,
Les douces menthes aux goûts luisant
Sous l'azur des rayonnements.
Viens, astre du jour, apparais,
Redonne à la nature attraits,
Que la terre soit enfin en paix !
Anne-Flore
28/05/2024
Poème de mai 2024
Joie et bonheur
Vin et honneurs
L'ivresse des autres
Née dans les rires
Dans les chants
Dans les transes de nos danses
Dans les échanges de nos pleurs
S'enivrer de vous
S'enivrer entre nous
Rester soi sans contrainte
Se montrer sans astreinte
Danser dans les bras
Des autres soi
Danser sur les pas
Inconnus ou trop bus
Ne plus voir
Ni matin ni soir
Ne plus savoir
Qui de nous est le départ
Ne plus vouloir
Ni s'assoir, ni dormir
Ni s'arrêter, ni vomir
Juste être là
Sans y être
Sans bagage
Laisser derrière soi
Les ennuis de la vie
Ne penser qu'à partager
Rire, chanter, danser
e la psychologie
A la philosophie
De trois heures à minuit
Discuter, s'embrasser
Consoler, se saouler
Et frapper, taper des pieds
Danser, tourner, sauter
En transe, les corps chantant l'amitié
D'une nuit entière partagée
De nos dialogues échangés
De nos soucis oubliés
Tourne et vole
Chante et crie
La musique est le support
La cuisine l'invitation
L'alcool le prétexte
Le pétard l'excuse
Vole et tourne
Crie et chante
Tout au bout de la nuit
D'hier à demain
Entre les deux
Dans nos mains
Entrelacées ou pointées haut
Les cheveux balancés
Lâchés, volant, scintillant
La sueur dégoulinant
Sur nos fronts
Dans nos yeux entrouverts
L'ivresse est dans la place
L'ivresse comme une maitresse
Invitée par les amis
Entre les rires et les cris
Entre les jeux et les vœux
Entre le sommeil et l'envie
La nuit s'achève
Quand le soleil se lève
Dormeurs ou veilleurs
Les amis sont partis
L'ivresse nous a fuis
Et nous laisse pour la vie
L'amitié en furie
Anne-Flore
Le 11/06/2022
A mes amis, à nos amis, ceux d'hier et d'aujourd’hui

Poème d'avril 2024
Seul devant le monde
L'oiseau plane
Descendant de l'ombre
Sur ses ailes immenses
Dans la plaine intense
De verdure
Les tendres et les grasses
Fleurissent de couleurs
Sur les chaudes heures
Elle, la belle,
Aux balcons feuillus
S'enivre de frais
Jouant de ses raies
La lumière
Éclaire les jupes
Des talons aux joues
Bien après la boue
Dans le nid
La pie qui s'endort
Couvent ses brillants
En sacré printemps
Passager
Stravinsky s'invite
En une symphonie
Les notes qui rient
Jardinant
Emportent le silence
Du ciel azuré
Encore loin l'été
Cependant
Une envie se lève
De goûter à l'onde
Là-haut seul au monde
Plane oiseau
De ses immenses ailes
Attire le soleil
Anne-Flore
20/03/2024

Texte de mars 2024 - Arrêt sur image
Stop. Respire. Prends le temps d'admirer. Regarde. La beauté te coupe le souffle.
Elle te garde un instant dans le présent. Reste là. Admire. Silence. C'est blanc. Immense. Fini. A perte de vu : le brouillard blanc laiteux… L'inconnu à l'horizon... Le rien du tout cachant un monde habituellement si familier. Et, devant toi, avant la frontière de l'invisible, se dégage un coin de mystère. Le voile, en tombant, te révèle une autre nature. Blanche, délicate, fragile. Le végétal recouvert de givre. Le minéral recouvert de gel. Les branches des arbres sont devenues de délicats motifs géométriques sur lesquels s'accrochent des tableaux d'araignées tisseuses. Les champs de verdures ont une teinte opaline lumineuse sous les marbrures de givre qui donnent aussi à la terre ses nuances mordorées de miel…
Tout est calme. Dans le froid du matin. Là. Immobile. Le vivant s'arrête un instant. Une minute volée à l'avenir sur laquelle le passé n'a pas de prise. Un moment éternel dans l'immobilisme du monde irréel. Entre brumes imprécises et gelées minutieuses, la nature nous appelle à la contemplation. Prendre un instant de respiration pour devenir immortel. Rester toujours dans le présent pour une minute. Que ta minute dure une heure ou une seconde : tu es là. Le soleil est absent et pourtant une lumière absolue, froide et intemporelle, sans ombre, révèle les alentours.
Seul au monde, un faucon pousse un cri, ses ailes blanchies par les lueurs de craie, passent au ralenti au-dessus de toi puis disparaissent du brouillard d'où elles sont apparues. Il est retourné dans la réalité après un tour vague dans ton intemporalité. Tes doigts s'engourdissent, tes joues rosissent, ta respiration te brûle et le froid qui t'envahit te force à faire un pas en avant. Un pas vers ton monde, un pas dans la réalité.
Tout s'estompe. Les brumes bougent, le monde commence à apparaitre au bout du chemin. Les araignées ont repris leur ouvrage, des gouttes de glaces tombent des branches… Ton éternité a disparu. Envolée par le mouvement de ta respiration profonde. Te voilà à nouveau dans la course, marchant sur le fil du présent, fuyant ou retenant le passé tour à tour, cherchant et ignorant le futur qui vient… Le monde dégèle, la vie reprend, elle est là dans le mouvement de vie, dans le mouvement du temps.
Anne-Flore
27/1/2022

Texte de février 2024 - La maison de la dame à mots
Une douce odeur flotte dans l'air. L'air de rien. On y prête à peine attention… La maison est pleine. De souvenirs, d'objets inutiles, d'amitiés et d'idées… Des tasses chaudes, le thé est servi. La théière fume sur les coussins endormis. Le chat ronronne près de l'âtre éteint, les cœurs s'emballent dans des récits. Le miel coule dans l'eau chaude, le chat se blottit sur mes genoux. L'air est chargé de bienveillance.
Les gens écoutent, les amis entendent, les mains au chaud entourent les tisanes. Les mots filent sur le papier, le chat poursuit une ombre. Derrière les lettres d'encre, sous les lunettes attentives, la maison s'emplit d'images mentales, d'objets étranges et de tableaux de voyages. L'air douillet chatouille nos pensées.
Tristesse et joies se mêlent en aventures nouvelles et inconnues, au pays des ellipses et des non-dits. De métaphore en allégorie, les hyperboles chauffent les contrepèteries ; les assonances sonnent rondement ; les allitérations tapent frappent croquent et lapent. Tourne le matou sous la petite table.
Les mots migrent du papier aux sens. Le chat saute après sa queue. De soi à l’autre, de moi aux autres, en boomerang d’émotions partagées et choyées. A la fin du feu éteint, la maison déchargée, rechargée en clichés… Les sourires remplissent l'atmosphère. La chaleur aux joues des théières. Séparation resserrée, promesses des yeux profonds.
L’air de rien, La dame a ses mots, Le chat s'est endormi dans la douce maison.
Anne-Flore
27/01/2024

Poème de janvier 2024
En ce mois de janvier,
Où l'année renouvelée
Pointe le bout de son nez,
Souhaitons à tous la santé,
Résolvons-nous à la paix,
Choisissons l'amitié
Et offrons au monde entier
Une très bonne année !
Anne-Flore
28/12/2023

Bonne et heureuse année 2024
Mes voeux pour 2024, en vidéo !
Programme 2024 :
Amour en cascade,
Lecture et théâtre,
Nature en balade…
Sans oublier les
Moments privilégiés !
Encore une belle année
de bonheurs partagés
et d'amitiés comblées !
Anne-Flore
26/12/2023

Bonnes fêtes de fin d'année !

La fin d'une année, quand l'hiver nait
Dans les bois dans les villes,
La nature immobile et les lumières qui brillent...
Nos yeux émerveillés, nos âmes élevées
Gardons nos cœurs au chaud et cultivons l'amitié.
Laissons partir l'ivraie de cette année passée !
Accueillons en chantant le nouvel an suivant !
Une promesse renouvelée, beaucoup de banquets partagés
Voyageons par les champs blancs, admirant le temps changeant...
Dans les bois dans les villes,
C'est l'hiver qui brille, la fin de l'année qui vacille...
Anne-Flore
15/12/2023
Poème de décembre 2023 - Matin de décembre

Ce matin, décembre
Ce matin, je vais bien
Sourire et froid
Mitaine et musique
Il est là
Décembre
Près de moi
Le froid arrive
Décembre
Reste là
Décembre peut attendre
Réchauffe-moi
Dehors
Décembre pare
La nature de givre et de froid
Des nuages
S'échappent de nos lèvres
Décembre peut attendre
Ce matin
Décembre est là
Tu es là
Décembre
Le froid
De nos mains
Qui s'échauffent
Décembre
Ne peut rien
Décembre
Ce matin
Décembre
Aujourd’hui
Décembre
Ne sait rien
De combien
Je t'aime
Décembre
Sera là
Ce soir
Quand tu verras
Combien je t'aime
Décembre
Ce matin
Qui m'attend
Dans le froid
De décembre
Avec toi
Sans attendre
Anne-Flore
01 12 2022
Poème de novembre 2023
La lune était pleine et la plaine était vide…
Nos cœurs enchaînés condamnés à errer,
Nos âmes immortelles écoutant désormais
A jamais mélodieuse, la voix des sacrifiés.
Les morts en disent bien plus longs sans un mot ;
Les pleurs font revenir ce qu'il y a de plus beau :
L'humanité désarmée prie la paix essoufflée
Et nos cœurs alourdis veillent sans un ennemi.
Voilà l'heure du jour, voilà l'heure de la nuit,
Où les tambours résonnent et saturent de bruit,
Les plaines vides de morts et la lune qui luit…
Anne-Flore
28/10/2023

Trouille & Cie

La lune sanglante flottait au-dessus de la ville endormie…
Endormie ? Pas tout à fait ; un détective rigolo, une tronçonneuse à la main, combattait un ver-de-terre dans un cimetière. Ce cimetière, silencieux froid et sombre, où sont enterrés moultes cadavres décomposés… La sorcière sanguinolente courait après le détective en hurlant une musique sombre et glauque, et mangeant des bonbons visqueux. Un vieux clown terrifiant arriva par derrière, souriant et triturant de ses doigts vils un enfant survivant. La tête de ce dernier, moitié tranchée, faisait apparaitre son cerveau réduit en marmelade. Alors qu’il agonisait, un squelette, une hache à la main, saccageait discrètement un mort. La peur gagnait la ville. La nuit gourmande sentait les esprits s’allonger sous la lune… Un fantôme cultivait tranquillement ses fémurs sous ses rayons. Trois chauves-souris machiavéliques le terrorisaient en hurlant autour de la tombe. Le fantôme téléphona à son esprit vivant. Prions pour que les hommes entendent la mort courir …
Poème d'octobre 2023 - Passionnée
Passionnée
Je dois Ecrire
Ecrire pour se libérer du passé
Ecrire pour s'éveiller au présent
Ecrire pour créer l'avenir...
Je veux Ecrire
Ecrire pour apprendre à partager
Ecrire pour faire rêver les gens
Ecrire pour donner à réfléchir
Je peux Ecrire
Ecrire pour combattre sans épée
Ecrire pour vivre dans l'instant
Ecrire pour vendre du plaisir
J'aime Ecrire
Ecrire pour donner et encore donner
Ecrire pour toucher les dieux et les vents
Ecrire pour la Terre, en tous sens, parcourir
Je dois, je veux
J'aime et je peux
Ecrire comme respirer
Parce que c'est inné
Ecrire c'est ma nature profonde
C'est mon univers mon monde
Ecrire pour tout partager
Ecrire parce que passionnée !
Anne-Flore

Poème de septembre 2023 - Lion de pierre

Il se cache
Il épie
Les passants, les venants…
Il est là, posé
Tranquille et inquiétant
Immobile
On le voit
Si l'attention est là.
Il se noie,
Dans les herbes hautes et les lilas.
Lui le roi,
D'une entrée désormais désertée,
Lui le gardien,
D'une maison abandonnée.
Pourtant toujours là,
Surveillant les manants.
Sa stature, sa prestance
Patinées par le charme des années
Par la nature et sa verdure
Par le reflet du ciel dans son allure.
Assis, il se tient
Sur le bord du chemin
Invitant à le passer
Sans s'arrêter.
Le regard toujours posé,
Majestueusement immortalisé
Dans la pierre devenu l'écrin
Du lion qui git sur le chemin.
Anne-Flore
25/08/2023
Poème d'août 2023 - Nymphe au bois
La nymphe au bois
Les feuilles pour abris
Les ombres pour habits
Se prélasse sans voix
Puis,
Sortant la nuit
Elle danse chante
Envoûte et enchante
Et jamais ne fuit
Amours ni ennuis
Anne-Flore
27/07/2023

Petite poésie de juillet

Petite poésie de juillet
Chaude comme un soleil d'été
Toute douce comme un nuage de lait
Petite poésie de juillet
Vient caresser
Nos pensées...
Anne-Flore